Mes voyages d'adolescent
Pays de Herve

Vers Paris

 

Enfant j'habitais dans une petite ville où les distractions n'étaient pas légion alors j'avais deux occupations principales, me promener à vélo ou à pied et nager... De là est venue l'idée de mon premier voyage à vélo, je partais seul chez mes grand-parents à quelque 20 km de chez moi... Tout le monde était un peu inquiet mais j'arrivais sans problème et même assez vite chez Mamy et Papy. Ce trajet je l'ai encore fait quelques fois avec les vieilles sacoches de mon père.

 

Quelques années plus tard c'est pour le jardin de ma marraine que je pars avec une tente, je porte un vieux sac à dos de type charrue (voir photo) pendant environ 60 km sur une route qui suit le tracé d'une ancienne chaussée romaine (comme s'il pouvait y en avoir de nouvelles). La route est droite, trop droite, et légèrement vallonnée, à chaque sommet je vois le beffroi de Mons, je crois que je suis arrivé, mais non ça recommence, petite descente, petite montée, beffroi de Mons, petite descente, petite... Je finis par arriver à Mons bien décidé à ne plus voyager à vélo.

 

Effectivement arrivent les années d'unif où je préfère la bière et la guindaille, le vélo ne sert plus que pour rentrer des soirées (quand je peux encore monter dessus....).

Province de Liège-Belgique 1997

 

Pendant les années d'unif je ne roule donc que très peu et finis par tuer mon dernier vélo (par le pédalier comme d'habitude à l'époque). Mais je suis aussi tombé amoureux de la fille d'un cyclo-campeur acharné, le virus rôde à nouveau. A la sortie des études c'est fait, l'envie me reprend vraiment, je reçois de mon beau-père un vieux vélo avec lequel je roulerai un peu et tenterai ce premier voyage en cyclo-camping.

 

L'objectif est de relier Maastricht à Martelange, je pars avec le vieux vélo et des sacs trop chargés, le plateau du milieu est usé, la chaîne n'accroche plus, j'ai le choix entre 44 et 24... La cassette n'est pas en meilleur état et je manque d'entraînement. La première étape est très dure entre Maastricht et Remouchamps mais les paysages du pays de Herve sont peut-être ceux que je préfère en Belgique. Avec des vergers de pommes et de poires dans des prairies j'aime beaucoup, je ne prends que les toutes petites routes (les blanches de Michelin). J'arrive à Remouchamps content mais épuisé, le nuit sera bonne sous la tente.

 

La nuit est bonne mais le lever est difficile, il pleut, pas le courage, d'autant plus que mes vieilles fontes sont loin d'être étanches. Après deux heures à méditer sous la tente ça se calme, je démonte le tout. A peine suis-je prêt qu'il pleut à nouveau, je pars quand même pour finalement abandonner à Barvaux et prendre le train pour Neufchateau d’où je rallierai Martelange. Je roulerai sans bagages pendant une bonne semaine dans la Gaume.

 

Au début de l'été suivant je craque, j'achète avec quelques économies un VTC (vélo tous chemins) mais pas encore les sacs, je ne pense plus tout de suite aux voyages.

 

Belgique - Nord de la France 1999

 

Mon épouse vit pour un an près de Paris où elle travaille dans un hôpital de banlieue, je décide de la rejoindre à vélo. J'achète des fontes bon marché dans un stock-américain et je pars.

Pour la première étape, c'est clair, je dors à Dréhance au-dessus de Dinant où je plante la tente dans le jardin des parents d'un ami. L'étape est un peu longue pour mon entraînement (114km), c'est très dur sur la fin, surtout que la montée de Dinant à Dréhance est loin d'être tendre et douce. A peine la tente est-elle montée que je me décide à profiter du barbecue pour préparer mon repas. Mais je suis en Belgique et il se met à pleuvoir, tant pis, BBQ quand même je n'ai pas d'autre solution.

Le lendemain matin, il pleut encore et comme toujours dans ces cas-là, cela commence par deux heures de réveil grognon... Je me décide à démonter en vitesse, j'abandonne dans les poubelles du curé quelques objets inutiles et sans valeur qui sont trop lourds à porter dans les côtes. Je descends à Dinant vers la gare. On prétend qu’en Gaume, il fait toujours meilleur, j'achète un billet pour Florenville pour moi et mon vélo. En effet en arrivant à Florenville la pluie s’arrête, ce serait donc vrai ???? Je charge le vélo pour partir vers Mouzon, il ne pleut plus, juste un peu de vent mais pas trop je ne roule pas trop mal. A Mouzon, je découvre une horreur, le camping se trouve à côté d'une usine métallurgique qui travaille toute la nuit, bonjour le bruit. Je ne parviendrai à m'endormir que quand mon amie la pluie viendra couvrir le bruit des machines.

Le lendemain, il fait ce que les bulletins météo appellent un temps variable pluie et éclaircie, je commence à sentir un début de tendinite au tendon d’Achille droit, mais je roule quand même jusqu'à Juniville. A l'entrée du camping de Juniville, en freinant je casse mon guidon. C'est un moment désagréable à passer que de sentir mon bras qui n'est plus retenu par rien et qui fonce vers la roue avant sous le poids de mon corps. Je suis à nouveau grognon... Je cherche dans le botin le réparateur de vélo le plus proche est à Rethel, impossible d'y aller avec un demi guidon. Le lendemain je m'offre donc une grasse matinée sous la tente avant de faire un aller retour à Rethel en stop pour acheter un guidon. Je choisis celui-ci en acier plus rigide que mon bête tube en alu.

Départ le lendemain avec un vent de face pas top du tout et une tendinite de plus en plus douloureuse, inutile de continuer dans ces conditions, je prends le train pour Paris.

Je passe alors une petite semaine à récupérer et visiter un peu Paris, mais la chambre que mon épouse occupe à Aulnay me fout littéralement le moral en l'air, je ne comprends pas comment elle a pu y tenir un an. Il faut donc que je trouve une solution pour remonter le vélo vers Bruxelles et rentrer. Le seul train qui accepte les vélo part tôt le matin pour Namur, OK, j'ai pas le choix,... Réflexion faite je n'ai plus mal au tendon si je me faisais une dernière étape... Je prends donc le train pour Namur puis pour Maastricht. De là, je rentrerai à vélo à Bruxelles.

J'arrive vers midi à Maastricht, je mange et je pars, je n'ai pas de carte, juste une boussole (la carte du nord de la Belgique est sous la porte de Dréhance abandonnée le premier jour). Je ne cherche pas à acheter une carte, je vais essayer la boussole et ca marche... J'arrive vers deux heure du matin à Bruxelles mort crevé avec 175 km dans les jambes mais je suis content... Depuis j'ai plus souvent une boussole qu'une carte quand je roule en Belgique, c'est très amusant et ça rajoute du suspens aux randonnées.


 

 

phpMyVisites : logiciel gratuit de mesure d'audience et de statistiques de sites Internet (licence libre GPL, logiciel en php/MySQL) phpMyVisites