Toutes
les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand format
dans les galeries
Cette année,
les vacances familiales ne se font pas en camping. Avec Hadrien, 11 mois,
nous avons préféré la location. Nous établissons
donc notre camp de base pour trois semaines dans un petit appartement
de Morgex dans le val d'Aoste à quelques km de Courmayeur.
Ma
première sortie à vélo est assez courte, j'attaque
l'ascension du Colle San Carlo depuis Morgex. Cela grimpe dès la
sortie du village à environ 10% de moyenne durant 10 km (maximum
environ 13%). Pendant toute la montée, ou presque, la vue vers
les sommets environnants est bouchée par les arbres mais cette
ascension forestière est très sympathique. Pour ne pas prendre
la même route pour le retour, je descends par La Thuile et St Didier.
Le lendemain, c'est vers le Col de Chavannes que se porte mon choix, tout
ce que j'ai lu à propos de celui-ci me donne envie de m'y rendre.
La vue décrite y est vraiment superbe. Le guide des randonnées
VTT de l'office de tourisme qui propose une rando en "allez-retour",
précise même que c'est toujours à regret que l'on
quitte ce col pour redescendre. Sur la carte, je repère le Col
de la Seigne, un peu en contrebas. J'interroge donc à propos du
sentier qui le rejoint un des Guides de Courmayeur. Pas de problème,
me dit il, juste 300 m de portage, rien de terrible. Afin d'économiser
quelques forces, je me fais déposer en voiture à Pont Serrand,
juste au dessus de La Thuile sur la Route du Petit St Bernard. De là
monte une petite route bitumée sur 3 km, les pourcentages sont,
pour changer de la veille, aux environs de 12 % avec un maximum à
16. Quand apparaît la fin du bitume, cela se calme. La route fait
place à une piste en assez bon état sur laquelle mon VTC
roule sans le moindre problème. Au
niveau des paysages, on se trouve dans un vallon calme ou les marmottes
jouent sans vraiment, semble-t-il, se préoccuper des quelques vélos
et piétons qui passent. Sous mes roues, court un nombre invraisemblable
de carabes et de cicindèles. A l'approche des zones plus humides,
ce sont des nuées de papillons orange et bleus qui s'envolent.
Au loin, au delà du col on aperçoit le sommet enneigé
du Mont Blanc qui domine. Je prends vraiment le temps de profiter de tout,
en roulant lentement, pour m'y forcer, j'ai mis le 22*28 qui n'est pourtant
pas indispensable loin de là. A l'approche du sommet, la piste
fait place à un sentier tout à fait praticable et les pourcentages
augmentent un peu. Le sentier longe le flanc de la montagne, si bien que
ce n'est que sur les quelques derniers mètres que la vue se dégage.
J'en ai le souffle coupé, devant moi, la Mont Blanc, le glacier
du Miage, et l'ensemble du Val Veni
Superbe ! Je repère aussi
le sentier cairné qui descend vers le Col de la Seigne, de loin,
cela ne parait pas trop difficile. Il s'agit en fait d'un sentier étroit
à flanc d'une pente raide (environ 45°), personnes sujettes
au vertige s'abstenir. Souvent je dois choisir, c'est Grimp'tout ou c'est
moi sur le sentier. Finalement, ce sera souvent lui sur mes épaules
et moi sur le chemin. Portages et poussages plus ou moins acrobatiques
se succèdent sur une distance qui est plus proche de 3 km que des
300 m annoncé par le guide. Durant le passage difficile je me suis
fait rejoindre par un italien équipé d'un VTT tout suspendu
et ultra léger, lui aussi porte cela me rassure.
Nous effectuerons le retour jusqu'à Courmayeur ensemble. Arrivé
au col je crois enfin pouvoir remonter définitivement sur ma selle
pour la descente. Mais celle-ci est fort raide en son début et
je pousse encore un peu. Mon comparse un peu moins. Au passage près
du refuge Elizabeth, nous nous arrêtons quelques minutes pour admirer
le glacier du Miage de très près.
Descente lente ensuite en raison d'un nombre important de piétons
un peu partout sur la route. Retour à Morgex sans difficulté
mais la tête pleine d'images
tout comme l'appareil photos
d'ailleurs.
Ma troisième expédition, deux jours plus tard a pour but
de compléter ma collection de cols à plus de 2000 m d'altitude.
Pour cela, je choisis un circuit VTT édité dans le topo
guide des Offices de Tourisme de La Thuile et La Rosières (les
deux stations frontalières sur la route du Col du Petit St Bernard).
Le circuit quitte La Rosière par une piste tout à fait cyclable
pour rejoindre les Cols des Embrasures et de la Traversette. Quelques
vues vraiment sympathiques sur la vallée de Bourg St Maurice. Du
col de la Traversette la vue est particulièrement impressionnante
vers le col du Petit St Bernard en contrebas. Entre le col de la Traversette
et celui du Belvédère, on évolue dans des paysages
abîmés par les pistes de ski et les remontées mécaniques.
Si
les paysages éloignés restent superbes, à courte
distance, j'ai vu beaucoup mieux. Pour monter au Belvédère
la piste passe entre les poteaux d'un téléski
poussage
garanti, c'est trop raide et pas très joli. Je redescends par les
Col de Fourclaz et du Petit St Bernard en suivant toujours le circuit
de l'Office du tourisme. Quelques bulldozer évoluent dans le coin
pour la construction de nouvelles infrastructures
mais les vues au
loin sont toujours aussi merveilleuses. Cette balade est loin d'être
la plus belle de celles que j'ai eu l'occasion de faire en montagne, mais
elle permet de passer 5 cols à plus de 2000 m sur 30 km, ce qui
n'est pas mal.
Ma quatrième sortie plus courte mais toujours aussi belle attaque
l'ascension du Colle di Crocche au départ du col de San Carlo.Le
début de la montée s'effectue sur un chemin assez large
qui mène au Lac d'Arpy. Je dois rouler très lentement, il
y a de nombreux promeneurs pédestres et beaucoup d'enfants qui
courent dans tous les sens. Heureusement, mon itinéraire se sépare
de celui de la majorité des marcheurs et je peux rouler plus à
l'aise, mais pas plus vite. Le chemin à fait place à un
sentier assez étroit à flan de montagne; cela reste cyclable,
en tout cas pour mon VTC. Je ne dois descendre du vélo que 3 fois
pour pousser 3 mètres, rien de terrible, s'il n'y avais pas eu
le trou à ma gauche je ne serais probablement pas descendu du vélo,
mais il est inutile de prendre trop de risques. Arrivé au col,
la vue est superbe sur la vallée de La Thuile et sur le glacier
du Rutor, j'en profite pendant quelques instants avant de redescendre.
Je n'ai pas envie de redescendre par la même voie que pour la montée,
je prend donc Grimp'tout sur l'épaule pour dévaler le sentier
qui mène au Lac d'Arpy où je retrouve la foule.
Je ne m'attarde donc pas et continue à descendre, cette fois ci,
sur le vélo sans problème.
Lors de chaque séjour, il faut minimum un sommet redoutable, dans
les Pyrénées ce fut le Tourmalet et le Pic du Midi de Bigore,
dans les alpes la cime de la Bonette
Pour ce séjour en Val
d'Aoste, ce sera le Col du Nivolet dans le parc "Gran Paradisio".
J'ai décidé d'entreprendre l'ascension par le côté
le plus difficile, le versant nord depuis Introd où j'abandonne
la voiture. La route est bonne, il y a bien quelques galeries à
franchir mais elles sont soit bien ajourées, soit bien éclairées.
Par prudence j'allume quand même mon phare arrière. A 1960m
d'altitude au hameau de Pont, la route s'interrompt brusquement pour laisser
place à un sentier infernal.On m'avait dit ce chemin infranchissable
à vélo, mais les cartes Compass y renseignent un itinéraire
VTT. Je pense que, même en VTT, c'est de la folie ou alors on fait
comme moi, on porte ou pousse plus ou moins acrobatiquement. Arrivé
à la Croix Roley, le sentier devient enfin cyclable et je me met
en route rapidement. La météo se fait menaçante sur
le sommet. Les nuages sont noirs, actifs
rien de bon. Compte tenu
de la périlleuse descente qui m'attend, je préfère
ne pas m'attarder et je fais demi-tour. C'est donc reparti portages et
poussages acrobatiques dans l'autre sens. Je rentre un peu frustré
et je prépare ma vengeance pour le lendemain.
Le lendemain, je vais donc tenter de me venger de ce monstre, mais c'est
par son autre versant que je vais l'attaquer. La journée commence
donc par une assez longue route en voiture vers Rosone au pied du col.
Au départ, je me rends compte que j'ai oublié mon compteur,
horreur, pour une fois je me fierai aux bornes sur le bord de la route.
Les premiers kilomètres pédalés ne sont qu'un échauffement,
les pentes sont très raisonnables. J'arrive donc assez rapidement
à un panneau indiquant 15% sur 4 km.
Heureusement la pente, quoi-que toujours raide, n'est pas vraiment régulière
et les passages à 15% ne sont que des maxima locaux. A l'entrée
d'un long tunnel de 3535m encore un panneau 15% mais ce ne sera, là
aussi, que très local. Le tunnel est très bien éclairé
et le passage n'est pas aussi désagréable que ce que j'avais
craint au préalable, seul le bruit est insupportable. On entend
les voitures de très loin et vu la longueur du tunnel, il y en
a presque toujours une qui ronronne dans le fond. Quel plaisir de retrouver
le calme à la sortie. Au Lago di Ceresole, je m'offre une pause
pique-nique, il reste environ 1000 m de dénivelée, il ne
s'agit pas de tomber sur une fringale. Je reprends ensuite la route, quand
j'ai parcouru environ 20 km, je croise un cyclo mouillé, voilà
qui est mauvais signe, un peu plus loin c'est une voiture avec les essuie-glaces
en fonctionnement, et enfin, la pluie. Je n'ai pas envie de continuer
dans ces conditions, j'ai eu ma dose de flotte pour l'été
dans les Pyrénées, je fais donc demi tour une seconde fois
dans ce col. Maintenant, entre lui et moi c'est une affaire d'honneur
Dans la descente, je suis convaincu de battre mon record de vitesse personnel,
mais je n'ai pas mon compteur et n'en saurai jamais rien.
Un peu déçu par ma double défaite sur le Col du Nivolet,
il faut que je me prouve à moi même que je suis encore capable
de grimper, mais je n'ai pas envie de me relancer tout de suite à
l'attaque du monstre. Je change donc de programme et pars en voiture vers
Bourg St Maurice dès le petit matin. J'y abandonne la voiture pour
me diriger vers le Cormet de Roselend. La route est agréable et
la circulation pas trop abondante, à l'orée des forêts,
les paysages deviennent enchanteurs avec encore, au loin la Mont Blanc
qui apparaît parfois. J'atteins le sommet sans difficulté.
Dans la descente la découverte du lac de Roselend à la sortie
d'un virage m'en met plein la vue. Je m'offre une pose pique-nique et
repars vers le barrage pour le traverser et grimper le Col de Pré.
Encore de superbes vues. La descente du col de Pré par une petite
route sinueuse est un véritable plaisir, la vue sur la vallée
est vertigineuse, les pourcentages me semblent plus élevés
que sur l'autre versant mais je suis dans le "bon" sens. A la
sortie du hameau de Boudin, je manque presque la petite route en cul-de-sac
qui monte vers le lac St Guérin tellement je m'amuse.Je remonte
donc vers le Lac pour rejoindre par un muletier le Cormet d'Arèche.
Peu après le sommet, je m'octroie une pause au refuge de Coire
(accueil vraiment pas sympa),
j'hésite, un petit détour par le Col du Coin (c'est son
nom), mais finalement, vu l'heure tardive, je renonce. La descente est
aisée vers Aime où je rejoins une piste cyclable qui me
ramène à Bourg St Maurice. Après environ 90 km et
plus de 2000 m de dénivelée positive, je conclus que je
peux encore grimper mais que c'est le Nivolet qui m'en veut.
Après quelques jours d'inactivité cycliste en raison d'une
météo peu engageante, le temps s'améliore. Je vais
donc tenter une troisième fois d'atteindre le Col du Nivolet. Comme
je n'ai pas envie de refaire la longue balade autoroutière jusqu'au
pied du versant sud, c'est à nouveau par l'enfer de celle du nord
que je me lance. J'abandonne la voiture à Pont cette fois pour
me lancer directement dans le sentier infernal. Me revoilà parti
pour cette suite de portages et poussages plus ou moins acrobatiques.
J'atteins la Croix Roley en un peu plus d'une heure et à partir
de cet endroit le sentier est presque entièrement cyclable. Il
y a pas mal de boue en raison des pluies des derniers jours, mais je passe
sans problèmes. Seul le passage d'un gué s'avère
plus folklorique, les ruisseaux sont hauts. Je passe donc une petite vitesse
pour traverser plus facilement, j'atteins sans le moindre problème
le milieu de la rivière mais je perds de la vitesse. Finalement
je m'arrête les deux pieds dans l'eau jusqu'aux mollets pour constater
la présence d'une passerelle à moins de 200m.C'est tout
moi ça! Cela m'apprendra à regarder d'abord les alentours
avant de plonger. Le sentier rejoint, l'extrémité de la
route bitumée peu avant le refuge de Savoie à environ 2
km du sommet. Ce sont quelques gouttes de pluie qui m'accueillent là
en haut, je l'ai vaincu, le Nivolet se venge. Pour la descente, je décide
d'essayer un itinéraire alternatif, la route bitumée se
prolonge par une piste interdite aux voitures que j'emprunte, espérant
trouver un sentier moins infernal pour rejoindre Pont. Le détour
en vaut la peine au point de vue des paysages et des marmottes rencontrées
mais point de sentier confortable. Ou du moins ne l'ai-je pas trouvé.
Je rejoints donc la Croix Roley, la pluie augmente doucement, maintenant,
je m'en fiche, le monstre est vaincu. La descente est cependant un peu
plus dangereuse sur sol mouillé.
La
fin du séjour approche, j'ai envie de tenter un dernier Big, l'ascension
de Breil Cervina, j'abandonne la voiture à Chatillon et je prends
la route. Celle-ci est large et beaucoup trop bonne, la circulation importante
et surtout rapide. Je ne suis pas trop à l'aise, je n'aime pas
ça et après seulement 5 km j'abandonne. Quand je ne m'amuse
pas, je ne vois pas vraiment l'intérêt de continuer.
La veille du départ j'ai encore envie de faire une balade, mais
plus trop de grimper, je crois que j'ai ma dose pour l'été.
Je me fais donc déposer en voiture à l'extrémité
de la route du Val Ferret et je profite d'une dernière descente
en musardant par ci par là.
Au retour, c'est Hadrien, mon fiston de 11 mois à l'époque,
qui s'illustrera dans les derniers mètres de l'ascension du Col
du Grand Saint Bernard, un col que même son papa n'a pas encore
atteint
Mais c'est pour une prochaine fois sans doute.
Le
voyage en quelques chiffres
Km total 374
Dénivelée totale : ???
Cols franchis : 14
Dont cols à plus de 2000 franchis : 10
Crevaison : 0
Km sous la pluie : 35 environ
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les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand format
dans les galeries
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