Séjour à Morgex en Val d'Aoste (Aout 2002)

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Toutes les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand format dans les galeries

Cette année, les vacances familiales ne se font pas en camping. Avec Hadrien, 11 mois, nous avons préféré la location. Nous établissons donc notre camp de base pour trois semaines dans un petit appartement de Morgex dans le val d'Aoste à quelques km de Courmayeur.
Ma première sortie à vélo est assez courte, j'attaque l'ascension du Colle San Carlo depuis Morgex. Cela grimpe dès la sortie du village à environ 10% de moyenne durant 10 km (maximum environ 13%). Pendant toute la montée, ou presque, la vue vers les sommets environnants est bouchée par les arbres mais cette ascension forestière est très sympathique. Pour ne pas prendre la même route pour le retour, je descends par La Thuile et St Didier.
Le lendemain, c'est vers le Col de Chavannes que se porte mon choix, tout ce que j'ai lu à propos de celui-ci me donne envie de m'y rendre. La vue décrite y est vraiment superbe. Le guide des randonnées VTT de l'office de tourisme qui propose une rando en "allez-retour", précise même que c'est toujours à regret que l'on quitte ce col pour redescendre. Sur la carte, je repère le Col de la Seigne, un peu en contrebas. J'interroge donc à propos du sentier qui le rejoint un des Guides de Courmayeur. Pas de problème, me dit il, juste 300 m de portage, rien de terrible. Afin d'économiser quelques forces, je me fais déposer en voiture à Pont Serrand, juste au dessus de La Thuile sur la Route du Petit St Bernard. De là monte une petite route bitumée sur 3 km, les pourcentages sont, pour changer de la veille, aux environs de 12 % avec un maximum à 16. Quand apparaît la fin du bitume, cela se calme. La route fait place à une piste en assez bon état sur laquelle mon VTC roule sans le moindre problème. Au niveau des paysages, on se trouve dans un vallon calme ou les marmottes jouent sans vraiment, semble-t-il, se préoccuper des quelques vélos et piétons qui passent. Sous mes roues, court un nombre invraisemblable de carabes et de cicindèles. A l'approche des zones plus humides, ce sont des nuées de papillons orange et bleus qui s'envolent. Au loin, au delà du col on aperçoit le sommet enneigé du Mont Blanc qui domine. Je prends vraiment le temps de profiter de tout, en roulant lentement, pour m'y forcer, j'ai mis le 22*28 qui n'est pourtant pas indispensable loin de là. A l'approche du sommet, la piste fait place à un sentier tout à fait praticable et les pourcentages augmentent un peu. Le sentier longe le flanc de la montagne, si bien que ce n'est que sur les quelques derniers mètres que la vue se dégage. J'en ai le souffle coupé, devant moi, la Mont Blanc, le glacier du Miage, et l'ensemble du Val Veni… Superbe ! Je repère aussi le sentier cairné qui descend vers le Col de la Seigne, de loin, cela ne parait pas trop difficile. Il s'agit en fait d'un sentier étroit à flanc d'une pente raide (environ 45°), personnes sujettes au vertige s'abstenir. Souvent je dois choisir, c'est Grimp'tout ou c'est moi sur le sentier. Finalement, ce sera souvent lui sur mes épaules et moi sur le chemin. Portages et poussages plus ou moins acrobatiques se succèdent sur une distance qui est plus proche de 3 km que des 300 m annoncé par le guide. Durant le passage difficile je me suis fait rejoindre par un italien équipé d'un VTT tout suspendu et ultra léger, lui aussi porte cela me rassure. Nous effectuerons le retour jusqu'à Courmayeur ensemble. Arrivé au col je crois enfin pouvoir remonter définitivement sur ma selle pour la descente. Mais celle-ci est fort raide en son début et je pousse encore un peu. Mon comparse un peu moins. Au passage près du refuge Elizabeth, nous nous arrêtons quelques minutes pour admirer le glacier du Miage de très près.
Descente lente ensuite en raison d'un nombre important de piétons un peu partout sur la route. Retour à Morgex sans difficulté mais la tête pleine d'images… tout comme l'appareil photos d'ailleurs.
Ma troisième expédition, deux jours plus tard a pour but de compléter ma collection de cols à plus de 2000 m d'altitude. Pour cela, je choisis un circuit VTT édité dans le topo guide des Offices de Tourisme de La Thuile et La Rosières (les deux stations frontalières sur la route du Col du Petit St Bernard). Le circuit quitte La Rosière par une piste tout à fait cyclable pour rejoindre les Cols des Embrasures et de la Traversette. Quelques vues vraiment sympathiques sur la vallée de Bourg St Maurice. Du col de la Traversette la vue est particulièrement impressionnante vers le col du Petit St Bernard en contrebas. Entre le col de la Traversette et celui du Belvédère, on évolue dans des paysages abîmés par les pistes de ski et les remontées mécaniques. Si les paysages éloignés restent superbes, à courte distance, j'ai vu beaucoup mieux. Pour monter au Belvédère la piste passe entre les poteaux d'un téléski… poussage garanti, c'est trop raide et pas très joli. Je redescends par les Col de Fourclaz et du Petit St Bernard en suivant toujours le circuit de l'Office du tourisme. Quelques bulldozer évoluent dans le coin pour la construction de nouvelles infrastructures…mais les vues au loin sont toujours aussi merveilleuses. Cette balade est loin d'être la plus belle de celles que j'ai eu l'occasion de faire en montagne, mais elle permet de passer 5 cols à plus de 2000 m sur 30 km, ce qui n'est pas mal.
Ma quatrième sortie plus courte mais toujours aussi belle attaque l'ascension du Colle di Crocche au départ du col de San Carlo.Le début de la montée s'effectue sur un chemin assez large qui mène au Lac d'Arpy. Je dois rouler très lentement, il y a de nombreux promeneurs pédestres et beaucoup d'enfants qui courent dans tous les sens. Heureusement, mon itinéraire se sépare de celui de la majorité des marcheurs et je peux rouler plus à l'aise, mais pas plus vite. Le chemin à fait place à un sentier assez étroit à flan de montagne; cela reste cyclable, en tout cas pour mon VTC. Je ne dois descendre du vélo que 3 fois pour pousser 3 mètres, rien de terrible, s'il n'y avais pas eu le trou à ma gauche je ne serais probablement pas descendu du vélo, mais il est inutile de prendre trop de risques. Arrivé au col, la vue est superbe sur la vallée de La Thuile et sur le glacier du Rutor, j'en profite pendant quelques instants avant de redescendre. Je n'ai pas envie de redescendre par la même voie que pour la montée, je prend donc Grimp'tout sur l'épaule pour dévaler le sentier qui mène au Lac d'Arpy où je retrouve la foule. Je ne m'attarde donc pas et continue à descendre, cette fois ci, sur le vélo sans problème.
Lors de chaque séjour, il faut minimum un sommet redoutable, dans les Pyrénées ce fut le Tourmalet et le Pic du Midi de Bigore, dans les alpes la cime de la Bonette… Pour ce séjour en Val d'Aoste, ce sera le Col du Nivolet dans le parc "Gran Paradisio". J'ai décidé d'entreprendre l'ascension par le côté le plus difficile, le versant nord depuis Introd où j'abandonne la voiture. La route est bonne, il y a bien quelques galeries à franchir mais elles sont soit bien ajourées, soit bien éclairées. Par prudence j'allume quand même mon phare arrière. A 1960m d'altitude au hameau de Pont, la route s'interrompt brusquement pour laisser place à un sentier infernal.On m'avait dit ce chemin infranchissable à vélo, mais les cartes Compass y renseignent un itinéraire VTT. Je pense que, même en VTT, c'est de la folie ou alors on fait comme moi, on porte ou pousse plus ou moins acrobatiquement. Arrivé à la Croix Roley, le sentier devient enfin cyclable et je me met en route rapidement. La météo se fait menaçante sur le sommet. Les nuages sont noirs, actifs… rien de bon. Compte tenu de la périlleuse descente qui m'attend, je préfère ne pas m'attarder et je fais demi-tour. C'est donc reparti portages et poussages acrobatiques dans l'autre sens. Je rentre un peu frustré et je prépare ma vengeance pour le lendemain.
Le lendemain, je vais donc tenter de me venger de ce monstre, mais c'est par son autre versant que je vais l'attaquer. La journée commence donc par une assez longue route en voiture vers Rosone au pied du col. Au départ, je me rends compte que j'ai oublié mon compteur, horreur, pour une fois je me fierai aux bornes sur le bord de la route. Les premiers kilomètres pédalés ne sont qu'un échauffement, les pentes sont très raisonnables. J'arrive donc assez rapidement à un panneau indiquant 15% sur 4 km. Heureusement la pente, quoi-que toujours raide, n'est pas vraiment régulière et les passages à 15% ne sont que des maxima locaux. A l'entrée d'un long tunnel de 3535m encore un panneau 15% mais ce ne sera, là aussi, que très local. Le tunnel est très bien éclairé et le passage n'est pas aussi désagréable que ce que j'avais craint au préalable, seul le bruit est insupportable. On entend les voitures de très loin et vu la longueur du tunnel, il y en a presque toujours une qui ronronne dans le fond. Quel plaisir de retrouver le calme à la sortie. Au Lago di Ceresole, je m'offre une pause pique-nique, il reste environ 1000 m de dénivelée, il ne s'agit pas de tomber sur une fringale. Je reprends ensuite la route, quand j'ai parcouru environ 20 km, je croise un cyclo mouillé, voilà qui est mauvais signe, un peu plus loin c'est une voiture avec les essuie-glaces en fonctionnement, et enfin, la pluie. Je n'ai pas envie de continuer dans ces conditions, j'ai eu ma dose de flotte pour l'été dans les Pyrénées, je fais donc demi tour une seconde fois dans ce col. Maintenant, entre lui et moi c'est une affaire d'honneur… Dans la descente, je suis convaincu de battre mon record de vitesse personnel, mais je n'ai pas mon compteur et n'en saurai jamais rien.
Un peu déçu par ma double défaite sur le Col du Nivolet, il faut que je me prouve à moi même que je suis encore capable de grimper, mais je n'ai pas envie de me relancer tout de suite à l'attaque du monstre. Je change donc de programme et pars en voiture vers Bourg St Maurice dès le petit matin. J'y abandonne la voiture pour me diriger vers le Cormet de Roselend. La route est agréable et la circulation pas trop abondante, à l'orée des forêts, les paysages deviennent enchanteurs avec encore, au loin la Mont Blanc qui apparaît parfois. J'atteins le sommet sans difficulté. Dans la descente la découverte du lac de Roselend à la sortie d'un virage m'en met plein la vue. Je m'offre une pose pique-nique et repars vers le barrage pour le traverser et grimper le Col de Pré. Encore de superbes vues. La descente du col de Pré par une petite route sinueuse est un véritable plaisir, la vue sur la vallée est vertigineuse, les pourcentages me semblent plus élevés que sur l'autre versant mais je suis dans le "bon" sens. A la sortie du hameau de Boudin, je manque presque la petite route en cul-de-sac qui monte vers le lac St Guérin tellement je m'amuse.Je remonte donc vers le Lac pour rejoindre par un muletier le Cormet d'Arèche. Peu après le sommet, je m'octroie une pause au refuge de Coire (accueil vraiment pas sympa), j'hésite, un petit détour par le Col du Coin (c'est son nom), mais finalement, vu l'heure tardive, je renonce. La descente est aisée vers Aime où je rejoins une piste cyclable qui me ramène à Bourg St Maurice. Après environ 90 km et plus de 2000 m de dénivelée positive, je conclus que je peux encore grimper mais que c'est le Nivolet qui m'en veut.
Après quelques jours d'inactivité cycliste en raison d'une météo peu engageante, le temps s'améliore. Je vais donc tenter une troisième fois d'atteindre le Col du Nivolet. Comme je n'ai pas envie de refaire la longue balade autoroutière jusqu'au pied du versant sud, c'est à nouveau par l'enfer de celle du nord que je me lance. J'abandonne la voiture à Pont cette fois pour me lancer directement dans le sentier infernal. Me revoilà parti pour cette suite de portages et poussages plus ou moins acrobatiques. J'atteins la Croix Roley en un peu plus d'une heure et à partir de cet endroit le sentier est presque entièrement cyclable. Il y a pas mal de boue en raison des pluies des derniers jours, mais je passe sans problèmes. Seul le passage d'un gué s'avère plus folklorique, les ruisseaux sont hauts. Je passe donc une petite vitesse pour traverser plus facilement, j'atteins sans le moindre problème le milieu de la rivière mais je perds de la vitesse. Finalement je m'arrête les deux pieds dans l'eau jusqu'aux mollets pour constater la présence d'une passerelle à moins de 200m.C'est tout moi ça! Cela m'apprendra à regarder d'abord les alentours avant de plonger. Le sentier rejoint, l'extrémité de la route bitumée peu avant le refuge de Savoie à environ 2 km du sommet. Ce sont quelques gouttes de pluie qui m'accueillent là en haut, je l'ai vaincu, le Nivolet se venge. Pour la descente, je décide d'essayer un itinéraire alternatif, la route bitumée se prolonge par une piste interdite aux voitures que j'emprunte, espérant trouver un sentier moins infernal pour rejoindre Pont. Le détour en vaut la peine au point de vue des paysages et des marmottes rencontrées mais point de sentier confortable. Ou du moins ne l'ai-je pas trouvé. Je rejoints donc la Croix Roley, la pluie augmente doucement, maintenant, je m'en fiche, le monstre est vaincu. La descente est cependant un peu plus dangereuse sur sol mouillé.
La fin du séjour approche, j'ai envie de tenter un dernier Big, l'ascension de Breil Cervina, j'abandonne la voiture à Chatillon et je prends la route. Celle-ci est large et beaucoup trop bonne, la circulation importante et surtout rapide. Je ne suis pas trop à l'aise, je n'aime pas ça et après seulement 5 km j'abandonne. Quand je ne m'amuse pas, je ne vois pas vraiment l'intérêt de continuer.
La veille du départ j'ai encore envie de faire une balade, mais plus trop de grimper, je crois que j'ai ma dose pour l'été. Je me fais donc déposer en voiture à l'extrémité de la route du Val Ferret et je profite d'une dernière descente en musardant par ci par là.
Au retour, c'est Hadrien, mon fiston de 11 mois à l'époque, qui s'illustrera dans les derniers mètres de l'ascension du Col du Grand Saint Bernard, un col que même son papa n'a pas encore atteint… Mais c'est pour une prochaine fois sans doute.

 

Le voyage en quelques chiffres

Km total 374
Dénivelée totale : ???

Cols franchis : 14
Dont cols à plus de 2000 franchis : 10
Crevaison : 0
Km sous la pluie : 35 environ


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