A la chasse aux Bigs en Tchéquie et en Pologne - Août 2004


Toutes les images qui illustrent ce voyage et quelques autres sont en grand format dans les galeries

Comme souvent quand je rentre d'un voyage à vélo, je donne envie à mon épouse de visiter la région que j'ai découverte. Cette année, c'est donc vers la Tchéquie que nous mettons les voiles en famille au mois d'août. A vrai dire, nous partons sans trop de préparation. Tout au plus ai-je repéré sur carte les Bigs à grimper dans le coin. Pour le reste, nous décidons d'improviser au jour le jour.

Nous établissons notre premier camp de base pour deux jours en ex-Allemagne de l'Est tout près de la frontière tchèque. Le camping situé près du sommet du Rabenberg est attenant à un très grand complexe sportif où probablement se sont entraînées des générations de sportifs est-allemands. Nous en somme les seuls occupants, c'est l'endroit idéal pour familiariser Hadrien en douceur au mode de logement que nous utiliserons pendant trois semaines. A trois ans, les premières nuits d'un séjour sous tente sont souvent très festives. J'en profite aussi pour réaliser une première sortie à vélo et grimper les deux bigs locaux. Premièrement Auerbeg que j'atteins comme je l'aime par une piste muletière sur un parcours VTT balisé, il y en a de très nombreuses et variées dans le coin. Au sommet, je reste quelques minutes à savourer les paysages de petites montagnes qui m'entourent puis me lance dans une descente folle par la route, une longue ligne droite à près de 10 % me permet de rester à plus de 70 km/h pendant un bon km... le pied. Je rejoins ensuite le pied de la seconde bosse, Fichtelberg. A quelques centaines de mètres du sommet, alors qu'une voie latérale conduit à un hôtel, un supporter objectif du récent tour d'Allemagne a placé ses indications au sol. Tout droit vers le sommet, une flèche pour Jan, à droite, vers l'hôtel, une seconde pour le peloton... Moi sur ce coup là, je prends la route de Jan mais oublie de photographier le graffiti.

Notre second camp de base est établi dans le camping de Spindleruv Mlyn (désolé mais je n'ai pas les accents tchèques sur mon clavier), à la limite du parc naturel du Krkonose (Karkonosze en polonais). Là nous découvrons que si les touristes francophones sont encore très rares, ce n'est, comme souvent, pas le cas des hollandais qui représentent plus de 50 % de la population du camp. Ma première sortie cycliste constitue en l'ascension de Spindlerova Bouda mais commence par une descente, la station dans laquelle nous campons se trouvant un peu au-delà de la mi-pente. Le début de l'ascension est régulier, sur une route assez large, le trafic y est raisonnable, mais ce n'est qu'au-delà de Spindleruv Mlyn que les choses commencent à être vraiment intéressantes. La route n'est plus libre d'accès et les véhicules privés doivent s'acquitter d'un péage, si bien que la majorité des touristes renonce et emprunte un bus. Le trafic dans cette portion d'environ 6 km est donc très réduit et je n'ai à subir que le nuage noir d'un seul vieux bus. Au sommet, je fais un petit tour le long de la frontière polonaise, à la recherche d'un itinéraire pour la descente, celui-ci, beaucoup trop VTTissant est rapidement abandonné et c'est finalement par la route que je redescends au camping. Là j'attache la remorque au vélo et emmène Hadrien vers le sommet, celui-ci est accompagné de son « Papa Nounours » préféré et j'assiste pendant toute l'ascension à une vive discussion entre mes deux passagers, manifestement, ceux-ci s'amusent autant que moi. Près du sommet, arrêt obligatoire à la plaine de jeux d'un hôtel où je bois un verre pendant qu'Hadrien et « Papa Nounours » jouent les cheminots sur une locomotive en bois.

Mon excursion suivante me mènera vers Vrbatova Bouda, un Big sur lequel j'ai une revanche à prendre. J'avais dû, lors de mon voyage automnal, abandonner l'ascension suite à la transformation de la route en piste de ski de fond. Cette fois-ci c'est sans problèmes que j'atteins ce magnifique sommet sur une route interdite au trafic motorisé. De retour au camping, Hadrien négocie et obtient facilement d'aller de nouveau piloter la locomotive de Spindlerova Bouda en remorque.

Notre troisième camp s'établit à Karpacz en Pologne à quelques km à vol d'oiseau du précédent. J'y ai repéré une église en bois scandinave importée et reconstruite là par la folie de je ne sais quel monarque, j'ai envie de la visiter. En dehors de ce monument, la station ne présente vraiment pas le moindre intérêt et je suis heureux de m'en évader à vélo pour grimper Przelecz Okaj alias Przejscie Graniczne (merci de ne pas me demander de prononcer ces noms), le Big du coin. Au pied de celui-ci je visite la petite ville de Kowary qui me réconcilie avec la Pologne.

Le Guide du Routard dit le plus grand bien de Zakopane, plus à l'est le long de la frontière Slovaque. Nous décidons de rejoindre cette station en deux étapes de voiture, sans manquer de marquer une pause à Wisla pour la rapide ascension de Przelecz Kubalonka. A Zakopane, nous arrivons dans une station surpeuplée et embouteillée si bien que nous commençons sérieusement à mettre en doute les qualités de notre guide. Heureusement, le camping que nous trouvons se trouve excentré et loin de l'animation folle de la ville. Si nous détestons Zakopane, nous adorons la région et en profitons pour quelques balades à vélo et en voiture. Notre fichu guide nous conseille de ne pas quitter les routes principales car le réseau secondaire est en trop mauvais état (que reste t'il de l'esprit « Routard » là dedans?), heureusement nous ne suivons pas ce conseil et risquons de nous perdre sur les petites routes. Nous traversons de magnifiques petits villages principalement en bois, découvrons une agriculture archaïque comme celle pratiquée chez nous il y a bien longtemps et circulons finalement à notre aise sur des routes pas si terribles que ça. Bien plus à l'aise en tout cas que sur les routes principales encombrées. Lors d'une de nos balades motorisées, dans l'ascension de Przelecz Krowiarky alias Przelecz Lipnicka, nous repérons un petit musée ethnologique en plein air sur l'habitat campagnard polonais ancien. Nous prenons beaucoup de plaisir à le visiter, Hadrien aussi. Le lendemain, c'est sans m'arrêter à nouveau que je passerai là à vélo.

Nous décidons ensuite de quitter la Pologne, mais avec la certitude d'y revenir prochainement sans Guide du Routard. Nous retournons vers la Tchéquie près de Jesenik, la météo devenant quelque peu capricieuse, nous décidons de louer pendant quelques jours un chalet dans un camping pour une somme très modique. Je pars pour une longue randonnée afin de grimper deux des trois bigs locaux, Praded et Cervenovodske Sedlo. La journée commence par deux cols moyens avant d'atteindre le pied de Praded, l'ascension de celui-ci, se faisant sur une route à péage puis sur une route interdite au trafic motorisé, est très agréable mais pas vraiment facile. A l'approche du sommet dominé par une tour de communications, le paysage s'ouvre largement sur la région, magnifique. Au sommet, une petit route permet de profiter pleinement des 360° du panorama. Au retour, après avoir à nouveau franchi les deux petits cols du matin, j'attaque l'ascension sans histoire de Cervenovodske Sedlo puis rentre au camp rapidement profitant des relais efficaces d'un VTTiste rencontré dans la descente. Dommage, impossible de trouver une langue commune pour établir la moindre communication. Le lendemain, je m'offre une courte balade pour grimper Suchy Vrch, puis nous décidons de faire un peu de tourisme.

Nous établissons notre dernier camping tchèque près de la frontière allemande au sud de Pilzn. D'oùje pars grimper le redoutable Pancir via Mustek, les pourcentages sont redoutables et la route pas toujours revêtue, mais heureusement elle l'est dans les portions les plus raides. Je profite pleinement de cette avant-dernière promenade des vacances et prends mon temps pour flâner sur les pistes autour du sommet. Ma dernière balade, je la fais sur les belles routes allemandes juste de l'autre côté de la frontière, des deux bigs franchis ce jour là je retiendrai qu'aucun des deux sommets de la liste ne semble accessible, en tout cas par la route. L'ascension de Grosser Arber se terminant au pied du télécabine et celle de Grosser Riedelstein à un col nommé Eck. Cette dernière quoi que ni longue, ni raide sera une des plus pénibles du voyage... un coup de barre comme je n'en ai eu que rarement m'ôtant toute forme d'énergie. Heureusement, c'est la dernière du voyage et dans deux jours je vais pouvoir me reposer à la maison.

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